Trekker à Sapa #3

Ôôôôô cher blog.

J’décalle.fr, mon cher blog tant aimé. Cela fait maintenant un mois que je ne t’ai pas prêté attention. Je sais bien que ton souhait serait d’être autant fréquenté qu’une piste de ski à Val d’Isère en février, mais la réalité est bien différente. Avec le peu de contenu que je te propose, tu peux à peine retenir l’attention d’un prépubère sous boisson énergisante pendant 13 minutes. J’en suis désolé.

J’espère que tu ne m’en veux pas, et que tu accepteras encore longtemps que je raconte ma vie dans différents articles que tu arbores avec tant de grâce. Mais sache que moi vivant, je continuerais à te défendre corps et âme, quoi qu’en disent les rageux. Et que le jour où je ferais un « Top 10 des meilleurs pays pour emmener sa petite amie en lune de miel » n’est pas arrivé !

J’décalle.fr, je t’aime.

La schizophrénie

Après deux articles véritablement époustouflants sur ce trek de 5 jours au nord du Vietnam, voici le troisième (et j’espère le dernier) épisode de « Trekker à Sapa ».

La logique voudrait que tu lises au moins les deux articles précédents, Trekker à Sapa #1 & Trekker à Sapa #2.

Et comme ça, mon plugin de référencement me fout la paix.

C’est donc après cette nuit au sein d’une famille Hmong perdue dans les montagnes de Sapa que l’on décide de repartir marcher, Benoît, Gims et moi.

Vêtements qui sèchent

On reprend nos slips et on décolle.

Il pleut, on essaie de faire sécher nos t-shirts de la veille sur les sacs de randonnée pendant la marche, ça marche vraiment peu. Mais finalement est-ce que c’est grave ?

Notre marche dure trois heures le matin, trois heures l’aprèm, comme tous les jours. Pendant tout ce temps tu admires la vue, tu réfléchis à ton voyage, tu subis la pluie. Les virages s’enchainent et ne se ressemblent pas. Entre deux poules et trois cochons, parfois tu croises un villageois qui dépatouille sa mobilette de la gadoue vietnamienne.

Chouette ! ? Un joli cour d’eau !

Oh bah, c’est cool ici, on peut s’arrêter !

Un cour d'eau à Sapa

Puis les timelapses sont sympa ici.

Après une petite heure de marche, on s’arrête déjà. Je pose ma GoPro dans un coin, pendant que Benoît et moi on part à la recherche des araignées à regarder dans le coin.

Avant j’avais peur des araignées, puis je suis allé en Indonésie. Là-bas, j’ai croisé des monstres qui faisaient la taille de ma main. Je n’avais commencé mon voyage que depuis une semaine que je voyais déjà des enfants jouer près des flaques pour ramasser les araignées géantes à l’épuisette. C’était un autre monde.

Ici les araignées sont petites mais colorées. Elles sont probablement aussi dangereuses, si ce n’est plus, mais elles font moins peur.

Suite à notre petite excursion animalière, on retourne au cour d’eau récupérer le matériel pour repartir marcher, mais qu’est-ce qu’on croise à ce moment-là ?

Un buffle curieux.

Un buffle qui vérifie qu’on ne fait pas de bêtises.

Il est juste venu voir si on était pas en train de bicrave une barette, puis il est reparti broucouille.

Une journée glissante ?

On monte, on descend, on marche, on glisse. Les kilomètres défilent et la journée aussi. Je me fais mal au genou en glissant dans la pluie et la boue. Ça me fait rager par ce qu’il me reste deux jours et demi de marche et chaque pas me fait couiner. Mais notre guide me coupe un bout de bambou, l’aiguise un peu et m’en fait un bâton de marche. Merci pelo.

Cette troisième journée se passe avec succès. On est revenu à la ville de Sapa, et on continu de marcher un peu plus au sud pour rejoindre la nouvelle famille qui nous accueille.

En arrivant, la maison est encore vide. Mon genou voit le hamac et s’empresse de se jeter dessus.  Avec Benoît, on se repose quelques heures. On découvre un thé qui vient du coin. Il a une sensation de sucre mais rien n’est ajouté, j’aimerais tellement le retrouver en France.

La famille arrivera quelques heures plus tard sous la pluie. À partir de là, notre soirée sera principalement composée d’alcool de riz, de karaoké et d’instruments de musique qui n’existent que dans cette maison.

Jour 4 : La pluie et moi

De nouveau quelques heures de marche nous attendent. C’était de loin le jour le plus pluvieux. Moi ça ne m’a pas dérangé, mais ma paire de pompes n’était pas du même avis. Cette fois-ci on a rejoint des routes plus touristiques. On croisait plus d’étrangers, mais surtout plus de vendeurs.

Ici, il y a beaucoup de villageoises qui marchent avec les groupes de touristes pour leur vendre des souvenirs dont elles ont le secret. Je ne savais pas, mais elles peuvent véritablement faire la randonnée entière avec eux jusqu’à ce qu’elles aient réussi à vendre quelque chose.

Déjà que j’ai supprimé Facebook de mon téléphone par ce que les notifications me mettaient en rogne, alors avoir quelqu’un qui reste à côté de toi et qui te demande toutes les 2 minutes si tu veux pas un truc, j’aurais probablement explosé.

La zone s’appelle « Cat Cat » car des français parlaient d’une « Cascade » qui se trouvait dans le coin. Avec le temps, le mot a été déformé.

Cette fois-ci on traîne un peu moins en montagne. On fait une marche de village en village. À force de marcher avec mon bâton en bambou, il ne ressemble plus à rien, mais il remplace assez bien ma jambe qui fait la gueule.  Je me souviens qu’il pleuvait tellement que mon pull dans mon sac, sous une protection de pluie, commençait à être mouillé. Moi qui trimballe mon ordinateur et mon appareil photo dans mon sac, j’étais ravi. 

Arrivée à l’auberge

Pour cette dernière nuit de trek, nous allons dormir dans une auberge classique d’un petit village dans la montagne. On arrive dans une grande salle, il y a une trentaine de lits, et juste Benoît et moi pour choisir. J’en profite pour vider mes cartes SD, recharger les batteries, sécher les affaires. C’est une petite pause bien méritée.

Je met ma caméra sur son trépied pour faire un petit timelapse des montagnes en face, et comme il fait beau je m’en vais me balader pour acheter un petit truc à grignoter dans le village. Le soleil est là, mes tongs aussi, je profite de ce petit moment pour me réchauffer. Finalement, je rentrerais bredouille. Pendant ce temps, mon appareil photo avait déjà pris 4000 photos..

4000 fois la même photo.

Donc j’ai 4000 variantes de cette photo..

Une réussite.

Ending

L’histoire se répète. Une soirée à base de gnôle de riz, une nuit de sommeil, et on repart arpenter les sillons de la montagne sous la pluie. On terminera ce trek sur une dernière journée tranquille, entre glissades, paysages et sueur.

En bref, cette aventure était géniale. C’était la première fois que je trekkais. C’est le début d’une longue série, et je l’espère, dans le monde entier. Le fait de pouvoir réfléchir à tout pendant la marche, prendre du recul sur ses problèmes, ses projets, l’avenir. Et surtout cette sensation de calme une fois arrivé à l’auberge.

Je suis de nouveau en France, et je ne sais pas quand est-ce que je referais un article. Il y a encore pas mal de choses dont je peux parler sur ce voyage. Mais j’ai envie de continuer à entretenir ce site, notamment avec la randonnée et l’observation animale.

En attendant je te fais des bisous. Et je t’invite à aller voir J’DÉCALLE AU VIETNAM #2.

5 mois en Asie

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